Emmanuel Noutary, délégué général d’Anima Investment Network
Bonjour Emmanuel, pouvez-vous nous présenter ANIMA Investment Network et ses objectifs ?
ANIMA Investment Network est un réseau qui œuvre au développement de l’économie des pays du sud de la Méditerranée, et au renforcement du partenariat entre ces pays et l’Europe.
Il réunit 80 acteurs de 22 pays : agences d’investissement et organismes d’appui aux ME, incubateurs et réseaux d’innovation et d’investissement, réseaux d’entrepreneurs.
Nos objectifs sont de faire reconnaitre le sud de la Méditerranée en tant que destination business, de favoriser les investissements et les partenariats d’entreprises sur ces territoires, et de faire en sorte que l’économie de ces pays monte en gamme.
Quelles sont les récentes actions que vous avez mises en œuvre pour soutenir les entreprises de la région Méditerranée ?
Nous travaillons beaucoup en ce moment sur la promotion de l’innovation et d’entrepreneurs provenant des pays du sud de la Méditerranée, grâce à deux initiatives : MedVentures et FARO.
MedVentures consiste à faire émerger, grâce à notre réseau, les bonnes start-ups des pays du sud, et à les accompagner dans leur développement à l’international, via la recherche de partenaires stratégiques, de financement, ou en leur offrant un accompagnement dans la définition de leur stratégie internationale. MedVentures organise des roadshows dans plusieurs pays d’Europe ou du sud de la Méditerranée chaque année, l’occasion de tisser des connexions entre entrepreneurs et acteurs du soutien à l’innovation.
Le FARO est un fonds d’amorçage à destination des entreprises européennes innovantes qui souhaitent monter un partenariat avec des acteurs du sud. Il est financé par l’Etat français, et offre des subventions de l’ordre de 20K€. Ceci constitue un petit incitatif pour franchir le pas de mener une innovation à l’international, en partenariat. L’idée est de mettre en place un partage de valeur ajoutée entre les deux rives.
Quels sont les grands chantiers sur lesquels vous allez travailler en 2012 ?
Nous voulons renforcer MedVentures, en développant les services d’accompagnement des start-ups qui seront mis à disposition du réseau : développement business sectoriel principalement, mais aussi conseil en développement international.
Nous souhaiterions aussi étendre le fonds FARO pour qu’il bénéficie aux entreprises du sud de la Méditerranée.
Enfin, nous travaillons à la mise en place d’un projet dans le domaine de « l’after care » et de l’investissement socialement responsable (ISR). L’after care consiste à travailler avec les entreprises déjà présentes sur les territoires pour s’assurer qu’elles restent, et continuent à se développer. Dans le domaine de l’ISR, nous souhaitons aider les pays à évaluer les projets d’investissements pour qu’ils cadrent avec leurs stratégies industrielles et de développement économique. Un projet délicat dans un contexte de difficultés économiques, mais essentiel pour éviter que ne perdure la situation qui a mené aux révolutions arabes.
Les situations politiques actuelles des pays de la zone Méditerranée est-elle un frein au développement des jeunes entreprises de ces pays ?
C’est aujourd’hui clairement un frein à l’investissement étranger dans ces pays, à cause du manque de visibilité lié aux transitions politiques, même si cela crée forcément des opportunités d’affaires et une recomposition du jeu commercial. Ce sont les entreprises locales qui saisissent ces opportunités.
Dans le même temps, l’urgence manifestée par les révolutions a été entendue par les hommes politiques de ces pays. Les nouveaux gouvernements sont à l’œuvre pour aider la création et le développement de leurs entreprises.
Quels sont les secteurs de marchés les plus prometteurs ?
Les grands secteurs sur lesquels l’ensemble de la région a des atouts sont l’agriculture et l’alimentaire, l’informatique et les technologies de communication (logiciels arabes, mobilité), la transformation du tourisme vers plus de valeur ajoutée (la Méditerranée est la première destination au monde), la logistique, les services urbains (déchets, eau, logement).
> Site : http://www.anima.coop
À propos d’Emmanuel Noutary
Titulaire d’un Master en Sciences de gestion et d’un DESS en Gestion des Telecoms et nouveaux médias de l’Université Paris IX Dauphine, Emmanuel Noutrary a mené une carrière internationale dans les Telecoms, l’Internet et la communication pendant une douzaine d’années, avant de rejoindre Anima Investment Network en août 2006.
Il a été nommé au poste de délégué général en juillet 2010, après avoir été directeur de projet sur les domaines de l’innovation, du financement des PME et de l’investissement. Il s’occupait notamment du programme européen Medibtikar et dirigeait depuis juin 2009 le programme Invest in Med.